A une chaussure près...
"Les cordonniers sont les plus mal chaussés"...Je me répète très souvent cette phrase ces derniers temps, je ne sais pas si elle me donne du courage ou me déprime, mais elle est là, sur les coins de mes lèvres, prête à sortir pour justifier l'étendue, que dis-je, la montagne de travail à accomplir au jardin. Car oui, le jardin, c'est grâce à lui que j'essaie de gagner ma vie, et c'est encore plus vrai depuis 1 an, date d'ouverture de ma petite activité. Alors voila, je regarde les étendues défraîchies, j'étudie, je guette l'idée formidable, je griffonne, dessine, me plonge de longues heures dans mes encyclopédies du végétal pour dénicher l'association parfaite...Et je repars, laissant le client content (c'est quand même le but) du papier qu'il a dans les mains, parce qu'il sait, lui, que son jardin est au bout de ses doigts et surtout de ceux qui me succèdent pour installer terrasse, bassin, pergola, mur végétal...
Et voila, je me tiens devant le mien de jardin, et les idées sont là, bien sûr, mais mes doigts à moi sont impatients, un peu découragés parfois, de ne pas savoir quand vraiment je pourrais m'y mettre. Bon je vais tailler les rosiers, c'est sûr. La glycine aussi, elle en a besoin. Le tilleul doit absolument y passer. Le sapin disparaitra pour Noël...Mais bon, moi c'est du grand changement dont je rêve : enfin toucher à cette terrasse, déplacer des pierres (bon oui j'ai commencé, un après midi de pleine chaleur où je n'en pouvais plus d'être devant mon écran), débarrasser le lierre, mettre les mains sur la pioche et dégager la place pour mes plantes chéries qui n'en peuvent plus d'être en pots depuis des mois...
Mais bon, il y a le boulot, le jardin des autres en priorité, et la maison, ce serait bien, c'est vrai, d'avoir du chauffage pour l'hiver...
Alors je me dis, allez...encore quelques mois à patienter...et je ne suis plus à quelques chaussures près...